Une étude réalisée par la Cloud Native Computing Foundation (CNCF) auprès de plusieurs équipes FinOps spécialisées dans le cloud-native a révélé des informations intéressantes sur l’impact de l’adoption de Kubernetes sur les coûts du cloud.
Environ 49 % des entreprises interrogées ont constaté une hausse de leurs dépenses cloud après avoir adopté Kubernetes, avec une augmentation modérée pour 32 % d’entre elles et une augmentation plus marquée pour 17 %.
Il est également ressorti que l’infrastructure Kubernetes devient souvent l’un des principaux postes de dépenses cloud. Pour 28 % des répondants, cela représente la moitié de leurs coûts, pour 10 % d’entre eux, c’est trois quarts de la facture, et pour 5 %, Kubernetes engloutit la totalité de leurs dépenses.
Plusieurs facteurs expliquent cette augmentation, notamment la sur-provisionnement, la prolifération des ressources non désactivées, un manque de visibilité sur les ressources en cours d'utilisation, et une méconnaissance de l’impact financier des décisions techniques.
Plutôt que de remettre en question la pertinence de l’adoption de Kubernetes, je vous propose quatre réflexions qui pourraient vous aider à optimiser vos coûts.
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Faut-il vraiment viser la lune ?
Posez-vous la question de savoir si votre application nécessite vraiment un niveau de disponibilité aussi élevé que celui que vous avez défini. En effet, plus vous cherchez à garantir une haute disponibilité, plus vos infrastructures deviennent redondantes, et donc plus les coûts augmentent. Avec AWS EKS, cela peut se traduire par un doublement voire un triplement du nombre de nodes nécessaires.
Bien qu’il puisse être difficile pour l’ego d’accepter de réduire ce niveau de redondance, vous pourriez considérablement réduire vos dépenses en vous posant la question suivante :
Quelle est l'importance pour mes clients si mon application devient temporairement indisponible pendant :
- Quelques secondes ?
- Quelques minutes ?
- Quelques heures ?
Répondre à cette question de manière honnête peut vous permettre de réduire vos coûts de 66 %.
Avez-vous envisagé des instances plus petites ?
Vos nodes Kubernetes fonctionnent actuellement sur des instances cloud, et tout semble bien se passer. Mais avez-vous essayé de passer à une taille d’instance légèrement inférieure ? Cela pourrait vous offrir le même niveau de performance, mais à un coût moindre.
Une bonne pratique consiste à surveiller l’utilisation des ressources et à réduire progressivement la taille des instances. Une réduction incrémentale peut potentiellement vous faire économiser jusqu’à 50 % sur ce poste de dépense.
Qui reste actif pendant la nuit ?
Lorsque vous quittez votre bureau, vous éteignez probablement les lumières et les ordinateurs. Pourquoi ne pas faire de même avec certaines de vos ressources cloud ?
Si certains environnements (tests, développement, démo) ne sont pas utilisés la nuit ou le week-end, mettez en place des automatisations pour réduire la consommation pendant ces périodes. Par exemple, avec AWS EKS, vous pouvez diminuer le nombre de nodes à 0 pendant les heures creuses.
Manquez-vous de transparence ?
Vos équipes sont-elles conscientes de vos dépenses cloud ? Vos développeurs, par exemple, comprennent-ils le coût de chaque environnement qu'ils déploient ? Vos équipes commerciales mesurent-elles l'impact financier de déployer une application dans une nouvelle région pour répondre à la demande d’un client ?
Si ce n’est pas le cas, voici quelques actions à entreprendre :
- Rendre les factures cloud accessibles et en parler régulièrement avec vos équipes.
- Discuter ouvertement des variations des coûts mensuels et des raisons sous-jacentes.
- Activer les alertes budgétaires pour que tous puissent les consulter.
- Fixer des limites de dépenses pour encourager la réflexion autour des compromis.
Ces mesures permettent de sensibiliser toutes les équipes à l'impact financier des décisions techniques et de les impliquer dans la gestion des coûts.
